12/20/2007

L'amour de la langue, toujours l'amour!

Que de charmantes trouvailles sur le site web de l'OQLF! Cette fois, il s'agit de la Politique de l'emprunt linguistique. C'est un court document qui explique comment l'OQLF évalue les emprunts linguistiques aux langues étrangères (par exemple, les emprunts à l'anglais). La politique explique les critères d'évaluation et d'acceptabilité des emprunts. C'est très technique, avec beaucoup de jargon du domaine linguistique, mais c'est tellement intéressant!

Je vous offre quelques-uns de mes extraits favoris. Le premier donne le ton au document.

Tout en assumant pleinement son rôle d’orientation de l’usage, l’Office a opté pour une stratégie d’intervention réaliste qui écarte les prises de position exclusivement défensives à l’égard de l’emprunt ou, à l’opposé, celles qui lui seraient exagérément favorables.

Cette stratégie invite à réagir d’une manière positive à l’emprunt. En effet, celui-ci demeure un outil d’enrichissement de la langue dans la mesure où il n’entrave pas la créativité lexicale en français et surtout, à la condition qu’il ne favorise pas la diffusion systématique de termes étrangers au détriment des termes français disponibles. C’est dans cette perspective qu’une grande importance est accordée à la francisation des formes empruntées, en l’occurrence à leur adaptation au système linguistique du français.


Le prochain parle du calque morphologique, c'est-à-dire «Calque dont la forme étrangère est traduite et remplacée dans la langue emprunteuse par une forme nouvelle qui imite le modèle morphosyntaxique étranger et reproduit plus ou moins exactement l’image véhiculée par la langue étrangère.»

L’introduction d’un calque morphologique dans une langue donne lieu à une nouvelle forme (et un nouveau sens) dans la langue emprunteuse. Le calque morphologique résulte ainsi toujours de la traduction d’une unité lexicale étrangère. Malgré cela, on ne songe même plus à leur origine. C’est le cas de gratte­ciel, libre­penseur, table ronde et d’un grand nombre de termes techniques dans tous les secteurs d’activité comme autoroute de l’information, disque compact, ingénierie, pluie acide, etc. Tous ces termes ont été traduits de l’anglais, mais ils s’insèrent très bien dans le lexique du français qu’ils contribuent à enrichir.

L’emploi d’une unité lexicale ne peut pas être déconseillé du simple fait qu’elle est un calque morphologique, même littéral. Dans une perspective d’aménagement lexical, c’est la qualité de la traduction qui doit être évaluée par rapport à sa conformité ou à son intégrabilité au système linguistique, à la fois sur le plan morphologique et sémantique. Pour évaluer cette conformité, il convient de procéder à une analyse de la forme et du contenu sémantique. Il faut aussi analyser l’utilité du calque en fonction des autres emprunts ou termes qui coexistent avec lui dans l’usage.


Aaah! Ça fait du bien de lire un peu de linguistique après toute une session de physique médicale!

Je me demande combien il y a de physiciens passionnés de linguistique dans le monde. :p

~Marc

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