3/31/2006

Stigmates: prologue

Voici la prologue de Stigmates, l'histoire que j'ai écrite à la fin de mes études secondaires (lisez le message précédent, svp). Elle est pleine de défauts, mais c'est mon petit bijou littéraire, ma brève excursion dans un monde de mots qui m'échappent trop souvent...




« J’ai connu la souffrance, j’en ai conclu
que la blessure du corps se cicatrise et s’oublie,
que la blessure du cœur attriste et s’estompe,
que la blessure de l’âme s’incruste et demeure. »

– Marthe Gagnon-Thibaudeau



C'était une petite pièce. Les murs étaient blancs, légèrement jaunis à quelques endroits où il y avait eu jusqu'à récemment des affiches de films, d'acteurs et de groupes musicaux. Une fenêtre laissait pénétrer quelques rares rayons de soleil lorsque ce dernier ne jouait pas à cache-cache derrière les nuages. La chambre était imprégnée d'un doux mélange d'agréables odeurs de parfums, d'huiles essentielles et de lotions pour le corps qui flottaient légèrement dans l'air.

C'était une petite pièce, une toute petite pièce dépourvue de meubles et de vie à l'exception d'un élément particulier : une frêle créature repliée sur elle-même dans un coin sombre de la chambre. Quiconque l'eût vue eut juré qu'elle était de marbre. Il aurait fallu un observateur des plus fins pour discerner les infimes secousses dont cette pauvre créature semblait être prise. Cependant, elle était seule, terriblement seule, pour affronter une tempête des plus féroces.


Caroline avait peine à se concentrer. Elle se noyait dans un tourbillon d'intenses émotions. En quelques millièmes de secondes, elle passait de la rage à la joie, du désespoir à l'espoir, de l'angoisse à l'assurance. Elle avait perdu tout contrôle sur ses sentiments. La jeune fille était dans un état de crise aigu et pourtant, elle ne pouvait rien y faire. À tout moment, Caroline savait qu'elle entendrait les mots qu'elle redoutait tant. Alors, elle s'était recroquevillée dans le coin que son lit avait occupé pendant près de seize ans, puis elle s'était laissée emporter par cet océan d'émotions qu'elle avait, tant bien que mal, essayé de refouler ces derniers jours.

Caroline retint un sanglot, ne voulant pas qu'ils l'entendent. Ça n'aurait qu'empiré les choses après tout. Elle avait déjà essayé de les dissuader, mais ils n'avaient rien voulu entendre de ce qu'elle avait à dire. Donc, l'adolescente s'abandonnait à elle-même. Des frissons la parcouraient de temps à autres. Elle eut tant voulu pouvoir se soulager de tous ces sentiments qui torturaient son esprit, mais elle savait qu'elle n'en avait pas le temps.

– Caroline! cria son père de la cuisine. Tu viens? C'est l'heure de partir!

Et voilà. Au son de son nom, Caroline prit une grande inspiration et tenta, avec peu de succès, de se débarrasser de ses émotions en expirant. Elle parvint tout de même à reprendre un certain contrôle d'elle-même.

Caroline se leva lentement. Elle jeta un dernier regard sur sa chambre. Ses yeux s'emplirent d'eau. Elle marcha jusqu'au cadre de porte et se retourna une dernière fois. Cette chambre lui manquerait, bien qu'elle ne sût pas pourquoi. Elle s'essuya les yeux de ses mains et alla rejoindre son père dans la cuisine.

– Je t'avais dit qu'on partait à huit heures et demie, Caroline. On est en retard maintenant, lui reprocha son père.

– Je suis vraiment désolée, papa. Je… je voulais m'assurer que j'avais toutes mes choses.

– Tu parles! Vérifier où? Il n'y a plus rien dans ta chambre. Bon, allons-y. Ta mère nous attend dans l’auto.

Caroline resta silencieuse et suivit son père jusqu'à l'extérieur. Il verrouilla la porte d'entrée pendant que sa fille allait prendre sa place à l'arrière, dans la voiture familiale.

– Alors, ma puce, tu es prête pour le grand voyage? lui demanda sa mère d’un ton détaché.

– Bof, marmonna Caroline pour toute réponse.

– Je suis certaine que tu vas t'y faire, répondit sa mère exaspérée.

La jeune fille soupira et s'occupa de s'installer confortablement dans son siège en prévision du long voyage qu'ils entreprenaient. Elle avait disposé son oreiller et son sac à dos à ses côtés, sur la banquette. Ainsi, elle pourrait accéder à ses effets personnels quand elle le voudrait lors du voyage. Elle s'était aussi apporté une couverture avec laquelle elle s'envelopperait lorsque son père mettrait le conditionneur en marche. Elle avait toujours été très frileuse.

Lorsqu'elle vit que son père avait terminé la dernière vérification extérieure de la maison, elle s'empressa de sortir son lecteur de disque compact portable et de s'isoler dans sa musique. Son père vint prendre sa place derrière le volant, échangea quelques paroles avec sa mère et mit le moteur en marche.

Alors qu'ils s'apprêtaient à tourner au coin de la rue, Caroline se tourna afin de regarder pour la dernière fois son ancienne maison. Elle ne savait pas si elle devait se réjouir d'avoir quitté définitivement ce lieu ou si elle devait désirer y rester. Une seule chose était claire : ce qui l'attendait au bout de la route la laissait terriblement anxieuse.

3 commentaires:

Jag a dit...

pis Caroline, qu'est-ce qui l'attend???

tu peux pas nous mettre la puce à l'oreille comme ca sans nous donner le punch de l'histoire!

en passant, y'a pas de problème avec ton écriture, tu capote! :-p

Marc a dit...

Oh, plein de choses. Mais je ne peux pas vous raconter toute l'histoire en un message!

Et quant à mon écriture, j'ai toujours trouvé que la prologue était la partie la plus réussie de mon histoire, alors attends le reste pour porter un jugement.

Soit dit en passant, il y a 13 chapitres, plus 1 prologue, plus 1 épilogue. Au dernier compte, 20 843 mots.

Weichuen You a dit...

C'est tres tres tres interessant Marc. Je pense qu'il te faut mettre une partie de l'histoire toutes les semaines pour que l'on puisse savoir ce qui va passer!

De plus, je pense qu'il te faut continuer a ecrire! Pour mieux ecrire, il te faut perseverer. Je crois que tu as beaucoup de potentiel. Tu sembles etre quelqu'un de sensible. Pour garder la sensibilite, ecrire est une bonne facon n'est-ce pas?

Tu me rappelles le fait que je n'ai pas lu en francais pendant quelques mois. Lire ton ecriture, c'est un autre bon debut!

J'attends le prochain chapitre de ton histoire avec impatience!