Hier soir, j'ai assisté à une conférence sur la philosophie tibétaine. Le conférencier était un moine tibétain établi au Québec depuis quelques années, Lama Samten. Vous pouvez le voir sur ce très joli site web: Centre Paramita de bouddhisme tibétain du Québec. C'était très intéressant. Je lis beaucoup sur le sujet et je connaissais déjà un peu le sujet, mais c'est toujours très intéressant d'entendre quelqu'un l'expliquer différemment et dans ce cas-ci, c'est un pratiquant. Il a parlé entre autres des causes de la souffrance (l'ignorance... qui engendre entre autres des émotions négatives comme la haine, la jalousie, la colère dans certains cas) et de l'esprit d'amour universel, de compassion, etc. On a aussi fait un peu de méditation. C'est à la fois semblable et différent du zen que l'on pratique au Gasshuku à chaque année. Lama Samten a surtout parlé de la méditation analytique. Analytique, dans le sens qu'on réfléchit sur un sujet donné.
Une chose qui me plaît beaucoup du bouddhisme et Lama Samten l'a mentionné plusieurs fois hier soir, c'est le concept de conseils et de liberté. Il disait que les enseignements du Bouddha sont des conseils, nous sommes libres de les appliquer ou non. Si ce conseil nous plaît, nous l'appliquons, sinon, tant pis. Et de ce fait, il mentionnait que nous n'avons pas besoin de nous convertir au bouddhisme. Si la philosophie bouddhiste tibétaine nous intéresse, nous n'avons qu'à lire sur le sujet, à assister à des conférences, à échanger avec des bouddhistes, mais qu'en aucun cas on ne devrait se convertir. À moins bien sûr d'être animé d'un ardent désir, mais encore là, il vaudrait mieux prendre le temps de bien y réfléchir.
Il mentionnait aussi que notre pire ennemi, c'est toujours nous-mêmes. Que l'on soit en colère ou peu importe, notre problème n'est pas externe, mais interne. J'ai trouvé ça très intéressant dans la mesure où ça rejoint directement le livre que je suis en train de lire, soit The 7 Habits of Highly Effective People. J'avais lu la version pour adolescents de ce livre au secondaire, et ça l'avait complètement changé ma vie. Bref, l'auteur du livre mentionne la même chose. Tout commence toujours par nous-mêmes. La plupart de nos problèmes, c'est nous qui les créons.
Et tout ça m'a grandement touché hier soir. Normalement, après une telle conférence, j'aurais dû être de super bonne humeur et être inspiré et tout. Au contraire, ça m'a lancé dans une humeur plutôt maussade. Alors, j'ai commencé à faire de l'introspection. Je me suis dit: «Voici mon problème! C'est ça!» Mais ça ne pouvait pas être «ça» puisque le «ça» en question était extérieur. Alors, je me suis dit que c'était peut-être mes sentiments et mes émotions. Mais ce sont des émotions très positives. J'ai vu qu'il y avait anguille sous roche. Derrière ces émotions supposément positives se cachent certains problèmes. En fait, surtout un. Dans le langage de l'auteur du livre, c'est ce qu'on appelle un paradigme, c'est-à-dire une façon de voir les choses, un modèle. C'est comme porter des lunettes qui ont un effet sur notre vision. Par exemple, des lunettes vertes et on verrait tout en vert. Mais si on les porte depuis très longtemps, les chances sont qu'on ne se rend même plus compte qu'on en porte. Et ce qui est dur, c'est de prendre le recul nécessaire et l'objectivité pour regarder ces lunettes et se demander: «Bon, pourquoi je les porte? Est-ce que je ne pourrais pas me trouver une meilleure paire, une qui me ferait voir les choses d'un nouvel angle? D'un meilleur angle?»
Et j'ai pensé à ça toute la nuit. Et ça me démange encore. Je voudrais une solution vite et rapide à mon problème, me dire que demain tout va être arrangé. Mais comme Stephen Covey, l'auteur des Seven Habits, le dit maintes et maintes fois, ça prend du temps. C'est dur de se d'initier un changement de paradigme (paradigm shift). Ce qui est encore plus dur à mon avis, c'est se convaincre de la véracité de cette affirmation. J'ai beau me dire que ça prend du temps pour changer, je m'attends toujours à ce que demain, tout soit réglé. Bien sûr que c'est irréaliste. Hmm... Même ça, c'est un paradigme!
Je crois que j'avais une trop bonne estime de moi par rapport à mon cheminement dans les Seven Habits. Probablement que pour un adolescent, je n'étais pas trop pire. Mais en tant qu'adulte, j'ai beaucoup de travail à faire encore.
Bon, j'en ai assez écrit.
~Marc
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